Le burn-out correspond à un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d'un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes ». Les personnes souffrant d’épuisement professionnel sont des personnes qui étaient généralement appréciées et qui étaient d’autant plus investies dans leur travail qu’elles s’en sentaient valorisées en retour. Cet important investissement professionnel les a rendues incapables de détecter les signes de leur épuisement grandissant et de s’en protéger.
 
Le processus de burn-out est caractérisé par une succession d’étapes qui confrontent les personnes à des frustrations croissantes par rapport à leur expérience de la réalité. Ce processus va de la motivation très forte à la désillusion, au sentiment d’impuissance, à la frustration et au désengagement. C’est un « processus » de dégradation du rapport subjectif au travail qui articule des éléments individuels, relationnels, organisationnels et sociaux. Cette souffrance au travail touche tous les types d’entreprise (privées, publiques, associations) et tous types de salariés (de l’employé au cadre dirigeant).
 
L’accompagnement d’une personne en épuisement professionnel devrait s’effectuer tant au niveau professionnel qu’au niveau personnel. Ce n’est pourtant pas souvent le cas. Pour la personne en burn-out, il s’ensuit un effritement de l’estime de soi, une honte et une culpabilité de se retrouver dans l’incapacité de continuer à travailler comme avant.
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Sur le plan individuel, la personne a besoin de temps pour recouvrer ses ressources et une motivation professionnelle tempérée. Elle aura si possible recourt à un temps d’arrêt de travail, si son médecin lui permet et si elle se l’autorise.
 
Dans ce contexte, une thérapie a pour objectif de permettre à la personne de (re)trouver une sécurité sur le plan individuel et dans ses relations avec les autres et de mettre en place la bonne distance protectrice face à l'autorité. La priorité de l’accompagnement se porte alors sur l’établissement d’un espace de confiance, favorisant l’élaboration de la douloureuse réalité du contexte, préalable à de possibles issues.

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Suivant les situations, en particulier en cas de conflictualité avec l’entreprise, la personne aura besoin de s’entourer de professionnels (médecin, avocat...) pour établir un réseau soutenant autour d’elle.
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Pour aller plus loin...
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La fabrique du burn-out, Lou-Laurence Pelletier, Ed de L'Harmattan, 2024
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« Etre un super-héros , sinon rien », parce que « Tout est possible avec de solutions » et « Ce qui compte c'est le compteur ». Voici quelques unes des injonctions déshumanisantes portées par les environnements de travail produisant de l'épuisement professionnel.  

Lou-Laurence Pelletier nous présente le concept de « terridéalité », système caractérisé par une alliance entre une terreur (terr-) induite par l’organisation et l’idéalisation (-idéal) défensive qui en résulte pour la personne aux prises avec le burn-out. Ce néologisme laisse entendre qu’il existerait une « terre idéale » comme une entreprise idéale !
Dans ce contexte, le « super-héros » du travail épuisé tombe soudain de haut, tel Icare tentant d’échapper à un labyrinthe terrifiant, dans un effondrement psychique, relationnel et de ses ressources objectives.​